Au bout du monde
Parti de Montréal en voiture de location, tout au long de la route, mon détachement initial faibli et les émotions m’envahirent lentement. La route longe la rive Nord du Saint Laurent pendant des centaines de kilomètres ; au fur et à mesure mon ressentiment et ma frustration envers la veille Europe, dense, polluée, et d’une humeur maussade me quitte et laisse place à la perplexité d’une petite fille devant d’immenses étendus. Ce sentiment qu’on est minuscule devant la force, la beauté et la grandeur du paysage naturel peu peuplé me conquis petit à petit. Puis, juste avant que la route s’arrête devant un puissant cours d’eau, se trouve un havre de paix, perdu dans le temps : Natashquan.