Naples

Cette photo, je l'avoue, ne corresponds pas aux directives fixées par le concours.
Mais je trouve que le reflet de l'immeuble dans les lunettes de la personne prise en photo est exeptionnel.
Il me semble que cette photo est interessante puisqu'au premier regard, on ne voit qu'une fille sans interet poser bêtement, derriere un rideau de fer banal, alors que quand on s'interesse un peu plus à cette image, on se rend compte qu'il y a un veritable chef d'œuvre architectural "caché". C'est par cette ambiguité, cette difficulté à trouver quelque chose d'attrayant, que j'aime cette photo.
L'immeuble

Napoli est l'une de ces villes du sud dont seuls les Italiens ont le secret. Aux mille couleurs, elle en fait aussi voir de toutes les couleurs : C'est l'enfant terrible de la botte. Insolente et contrastée, à la fois solaire et obscure, extravertie et secrète, c'est une ville vivante et pleine de surprises, bonnes comme mauvaises. Pour la visiter il faut prendre le risque de s'y laisser engloutir et surprendre par sa joie de vivre. Entre le Vésuve et les flots, la légendaire Camorra et l'idôle du coin Maradona, les cuirs et les splendeurs baroques, la pizza napolitaine et i gelati, les ruelles et le centre ville, le port et les places populaires, les glorieux momnuments et les petits cafés, etc.

Naples : une ville-théâtre fiévreuse et chaotique dont le spectacle change à chaque coin de rue et à chaque instant. Pour saisir toute l’essence de cette agitation perpetuelle, il faut s’engouffrer dans les boyaux obscurs et animés de Spaccanapoli et Montecalvario. Dans ces quartiers populaires le spectacle offert par la rue prend des allures baroque et le jeu des napolitains, acteurs volubiles, indisciplinés et bruyants devient passionné. La ville devient une scène à ciel ouvert : les cris, les gestes, les conversations enflammées, le manège des vespas, le bruit et les couleurs des marchés bref tous ces détails de la rue sont exacerbés et deviennent une distraction réjouissante pour celui qui saura s’y attarder. Pour compléter le tableau, ajoutez à cette fête permanente un présence ostensible du religieux, que ce soit dans les innombrables églises, chapelles, couvents et monastères dont regorge la ville, ou dans un registre plus profane, dans les multiples autels qui ornent chaque coin de rue. Je dis profane car le Napolitain est très superstitieux et mélange allégrement profane et sacré. Il convoque les saints pour tout et n’importe quoi, même les conducteurs peuvent compter sur la protection d’un Saint (San Gennaro qui l'on retrouve souvent sous forme de porte-clef suspendu aux retroviseurs). Dans le même esprit de mélange des genres, il n’y a qu’à Naples que vous trouverez un autel (via Spaccanapoli) à l’effigie de Maradona, le foot étant érigé au rang de religion.