Matthieu CARRY
le paradis des ornithologues
Quasiment le point le plus au nord de l’Islande… à moins de 10km du cercle polaire. Alors oui c’est loin, mais le crochet vaut le détour. Pour la luminosité très particulière même très tard le soir car le soleil ici ne se couche pas au début de l’été. Et pour ce rocher, à la pointe ouest de la presqu’il de MELRAKKASLETTA, où une multitude d’oiseaux se partagent les falaises abruptes de cette mini île. Les plus hauts placés sont les mieux servis. Ceux du bas, les manchots n’ont pas le loisir de voler et se contentent des étages inférieures et doivent supporter les maltraitances de leurs voisins des étages supérieurs qui ne se privent pas de leur laisser quelques souvenirs sur le coin de la tête.
Plaisanterie mise à part, c’est assez surprenant de voir un tel amoncellement d’oiseaux sur ce caillou. Fou de Bassan au sommet, sternes artiques, mouettes, manchots, macareux, cormorans. Les piaillements sont assez puissants et insoutenables par moment.
Cet endroit, complètement oublié des guides touristiques est un paradi pour les amateurs d’oiseaux qui ne devront le manquer sous aucun pretexte. Les jumelles et les téléobjectifs sont indispensables pour saisir les sujets en gros plan. Mon objectif 300mm n’était pas suffisant pour faire des gros plans.
Le matériel n’est pas le seul atout dont il faut disposer. Le courage est assez indispensable. Dans un premier temps pour traverser toute la péninsule de Asbyrgi jusqu’à l’extrémité nord. Plus d’une heure de route dont 80% sur des pistes. La vue est superbe d’abord sur le delta de la Jökulsa à Fjollum puis à partir de Köpasker entre prairies et chaines de cratères où sont plantées quelques fermes aux allures de jouets pour enfants. Toutes belles et bien peintes de couleurs vives (superbe). Il faut ensuite laisser la route 870 pour prendre la direction de Nûpskatla. Là, c’est la route du bout du monde. Au loin l’océan Arctique et devant la chaine de cratère dont l’altitude diminue de plus en plus. Puis plus rien que la petite ferme (abandonnée ?). Il faut franchir un portail d’enclos (qu’un message demande de refermer après franchissement par le véhicule). On laisse la voiture à la ferme. Il faut compter ensuite 30 à 45 minutes jusqu’au phare de Sölvanöf, à pied, en traversant d’abord une digue en enrochements pas très facile pour les chevilles puis en montant le long de la falaise jusqu’au sommet. Là, le rocher s’offre à nous. Il suffit de s’assoir au bord et de contempler le fonctionnement de cette micro-société et le balai des oiseaux dans le ciel. Le soleil tourne vite mais ne descend pas. Très grand moment de sérénité, en pleine nature et loin de tout.
Plutôt que de redescendre directement, un petit effort supplémentaire permet de gagner le sommet du volcan sur lequel on se trouve sans s’en rendre compte. On devine alors un superbe paysage vers le sud et la chaine de volcans longée en voiture. C’est superbe !
A ne manquer sous aucun prétexte si vous avez du temps en Islande. Sinon, le détour est assez chronophage et risque de pénaliser les sites plus touristiques dits immanquables. Prévoyez des vêtements chauds. Le vent est très saisissant.
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