GERARD DECQ
Embauche
Dans la ville de Débark, porte d’entrée du parc national du Simien, a lieu, tous les matins, une "loue". Comme à la Belle Epoque, en certains bourgs de France, des travailleurs viennent louer leurs bras à la journée.
Dès potron-minet, les hommes, enroulés dans une couverture de fortune en raison de la fraîcheur, convergent vers le rond-point central, dans l’espoir d’une embauche. Ils se sont munis de leur outil de travail, machette ou serpette dentelée.
En ce jeudi d’octobre, Abey Sala, le prêtre de la paroisse tewâhedo voisine, embauche une vingtaine d’hommes : pour ce père de famille nombreuse, il s’agit en effet de moissonner ses champs de tef, la fine céréale nationale qui entre dans la composition de l’injira quotidienne.
Inspection préalable : chaque journalier doit présenter un outil impeccable, lame de la serpette (made in Spain), parfaitement affutée. Les sourires illuminent les visages lorsque l’épreuve de passage est réussie. C’est qu’en plus des quelques birs de salaire, il y a la satisfaction spirituelle de travailler avec la bénédiction du prêtre.
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