Cette journée de la non violence est ...
Cette journée de la non violence est une initiative latino américaine. Les femmes qui assistaient au Premier Rencontre Féministe de la Caraïbe et de l’Amérique Latine à Bogota, Colombie, en juillet 1981 ont choisi la date du 25 novembre comme journée de lutte contre la violence, en mémoire de Patria, Minerva et Maria Teresa Mirabel, des sœurs activistes politiques très connues en République Dominicaine , qui furent brutalement assassinées par les forces de sécurité sur les ordres du chef de l'État, Rafael Trujillo (1930-1961), pour s’être opposées à sa dictature. Le meurtre a été tout d’abord camouflé, puis on a découvert les causes de la mort des trois jeunes femmes, et toutes les violences qu’elles avaient subi. Les trois sœurs devinrent alors le symbole - particulièrement en Amérique Latine - du combat ayant pour but d'éradiquer ce fléau qu'est la violence à l'égard des femmes.
L’union Européenne en 1997, puis l’ONU ont déclaré le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Les femmes présentes étaient pour la plupart des représentantes de groupements de femmes, ou des délégations de communautés éloignées. On peut dire qu’elles étaient des privilégiées, ne serait-ce que parce que leurs maris les ont laissé assister à ce forum, et il a fallu du temps aux dirigeantes du Fond Equatorien Populaire pour le Progrès (Fepp) pour les convaincre de l’utilité de tels rassemblements. Mais elles sont aussi les plus à même de diffuser le message au sein de leur communauté, certaines n’étant accessibles qu’après plusieurs heures de marche ou de bateau dans la forêt du bassin amazonien.
Le message, qui chez nous aurait été sobre et grave, a donné lieu ici à des réjouissances. Entre la présentation de la loi de protection des femmes et des structures d’accueil existant, se succèdent groupes de musique et trois repas !
En Equateur, on estime que près de la moitié des femmes sont mariées, souvent très jeunes, avec quelqu’un qu’elles n’ont pas choisi. Si l’on y ajoute le fort taux de chômage et d’alcoolisme de la région, et la tradition de silence et de soumission, il reste encore beaucoup à faire en matière de violences faites aux femmes…
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