Je passe la frontière à Chiang Khong, c...
Je passe la frontière à Chiang Khong, côté Thaï, Huay Xai côté lao, et ça me rappelle un peu la frontière entre le Mali et le Sénégal. D’un côté, de beau 4x4, des maisons neuves, de l’autre, la précarité, les chemins de terre, on est repartis 100 ans en arrière. D’ailleurs, quelques panneaux bilingues lao et français rappellent la période coloniale. On roule à droite, ce qui est particulièrement appréciable, après avoir manqué de se faire renverser tout le temps en Thaïlande, pour avoir regardé du mauvais côté avant de traverser.
J’hésite pour rejoindre Luang Prabang, la capitale du Nord, entre deux jours de bateau sur le Mékong, et presque autant de bus sur les pistes lao. J’opte pour la deuxième solution malgré moi, quand on m’annonce que le bateau est déjà parti, eh oui, j’ai toujours un peu de mal avec les levers matinaux par ici… Me voilà en train de revivre l’entrée au Mali, avec sept heures de pistes poussiéreuses à l’arrière d’un pick up, étrangement entassée avec que des touristes, et pour cause, une fois qu’on a fait ce trajet, on ne veut pas le refaire deux fois !
Mes compagnons, dont un couple assez âgé, tiennent bien la route, et le paysage superbe nous aide à passer le temps. Dans les villages, les habitants nous saluent avec de touchant sourires, mais à la pause on sent quand même que le sens du business est là, peut être moins exacerbé qu’en Thaïlande, mais néanmoins vivace. Les prix sont les mêmes qu’en Thaïlande, du moins pour nous les farangs, alors que les salaires sont au moins trois fois moins élevés…
Sept heures et plusieurs couches de poussières plus tard, on fait escale pour la nuit à Luang Nam Tha, petit bourg étape pour les trekkeurs désirant visiter les tribus montagnardes.