Ce fut une découverte ou plutôt une r...
Ce fut une découverte ou plutôt une re-découverte, car je croyais avoir oublié l'existence de cette spécialité provençale. Un nom sur la carte d'un restaurant de Saint-Raphaël en février dernier et tout m'est remonté en mémoire.
Le goût vigoureux de l'ail, la saveur délicate de la morue, les rouge des carottes, le vert profond des haricots, le blanc nacré du choux-fleur, le jaune de la pomme de terre et ces deux couleurs mariées dans un oeuf dur coupé en deux... La chaleur du soleil sur ma peau, le fruité d'un verre de Bandol. j'avais dix-sept ans, j'étais en vacances chez les parents d'une amie de lycée à Cannes. Sa mère avait fait un aïoli un soir d'été. J'ai alors tout appris de ce plat, qu'il existe une recette par village, voire par famille, que la manière de monter la sauce ne s'improvise pas, qu'il y a des ingrédients obligatoires et d'autre absolument interdits, que l'aïoli existe sur toute la partie nord de la Méditerranée de la Catalogne à l'Italie, que c'est un plat maigre du vendredi, qu'il devient "grand aïoli" lors de la veillée de Noël, bref que l'aïoli relève d'un art.